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agonie republicaine

Attentat à Arras : est-il déjà trop tard ?

15 Octobre 2023, 09:20am

Publié par AF Provence

Attentat à Arras : est-il déjà trop tard ?
 
 

 

Communiqué de l'Action Française

 

Paris, le 14 octobre 2023

 

Attentat à Arras : est-il déjà trop tard ?

 

Une fois de plus, un Français est mort ce matin à Arras, sous les coups de couteau d’un terroriste et au cri, une fois de plus, d’ « Allah Akbar ».

Ce crime intervient quelques jours après l’attaque terroriste du Hamas et au lendemain de l’intervention de notre Président, qui invitait les Français à « rester unis ». Mais que signifie « rester unis » quand ils ne le sont à l’évidence plus, et depuis bien longtemps ?

Ce crime intervient deux jours après les déclarations de Gérard Larcher, ministre ou sénateur depuis plus de 30 ans, qui, en se cachant derrière la faiblesse collective, avouait sans l’assumer que nous avions été « trop faibles » en laissant s’installer le climat qui, des émeutes de juillet à l’attentat de ce matin, donne hélas raison à tous ceux qui n’ont pas attendu les propos d’Henry Kissinger pour savoir que « c’était une erreur de laisser entrer autant de gens de culture, de religion et de concepts totalement différents ».

Ce crime intervient alors que l’on vient d’apprendre qu’en 2014, le cabinet de Manuel Valls avait renoncé à expulser la famille de l’assaillant, influencé peut-être par un communiqué du Parti communiste qui s’indignait de cette possible expulsion, de nature à « saboter la vie d’une famille » – mais c’est celle d’une autre famille qui a aujourd’hui été sabotée.

Ce crime intervient en pleines tergiversations de la France insoumise qui, en camouflant derrière le droit international et l’ONU son refus de qualifier l’attaque du Hamas de terroriste, a pu laisser penser qu’il s’agissait d’une riposte légitime qui en appelait d’autres.

Ce crime intervient alors que le Conseil constitutionnel refuse la dissolution d’associations propalestiniennes et que des manifestations interdites se tiennent place de la République à Paris.

« La seule réponse au terrorisme est toujours une réponse forte » disait encore Macron hier soir. Il n’est malheureusement pas certain qu’il s’applique à lui-même ce précepte, lui qui, dans un aveu dont nous prenons acte, justifiait l’inaction par le risque de guerre civile. A force d’avoir peur d’en faire trop, la République fait surtout trop peu, trop mal, et, comme nous le redoutons, trop tard.

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Communiqué: la justice représente le pouvoir régalien par excellence

17 Septembre 2023, 10:00am

Publié par AF Provence

Communiqué: la justice représente le pouvoir régalien par excellence

 

La justice représente le pouvoir régalien par excellence

 

Malgré la voix grave et solennelle du ministre de la justice et la réprobation quasi unanime de la presse et de l’opinion, le Syndicat de la magistrature (SM) a maintenu sa présence à la fête de l’Humanité. Gageons qu’une fois l’incident vite oublié, aucune sanction ne sera prise alors que les motifs ne manquent pas, notamment l’évident manquement à l’obligation de réserve. Les commissions de discipline du siège et du parquet savent en faire un usage fréquent pour bien moins grave que cela.

Pour moins grave parce que l’attitude du SM est lourde de conséquence. Elle s’inscrit dans une démarche idéologique constante soutenant que la justice doit pouvoir rendre des décisions politiques. Alors que ce syndicat demande de manière récurrente des dispositions législatives permettant de renforcer l’indépendance des magistrats, le voilà qui se place sous la bannière du Parti communiste !

Il est à craindre que ce précédent ne restera pas isolé et que l’absence de réaction concrète de l’État, c’est-à-dire l’illustration d’une nouvelle lâcheté, n’ouvre la porte à une dangereuse déstabilisation de la chaîne judicaire et, par voie de conséquence, à la perte de la confiance que tout un chacun est en droit d’avoir en ses juges.

L’Action française rappelle que la justice constitue le pouvoir régalien par excellence. C’est le chef de l’État qui devrait être, seul, le garant de l’indépendance de la justice. Il dispose notamment du droit de grâce, héritier en cela du roi dont il tient l’autorité. Encore faudrait-il qu’il ne soit pas l’homme d’une coalition partisane. À défaut, comme aujourd’hui, l’institution est fragilisée. Elle s’exerce en pleine contradiction, orpheline de son protecteur naturel.

La provocation délibérée du Syndicat de la magistrature est un mauvais coup porté à l’une des institutions majeures au service de l’équilibre social.

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Où est passée la République?

1 Juillet 2023, 06:37am

Publié par AF Provence

Où est passée la République?

Communiqué de l'Action Française

 

Après qu’un délinquant franco-algérien de 17 ans a été abattu par un policier à Nanterre, une série d’émeutes touche depuis plusieurs nuits de nombreuses villes françaises. Alimentée par des personnalités politiques et médiatiques plus soucieuses de leur image auprès de ces populations que d’apaiser une situation intolérable, la crise n’est pas sans rappeler celle de 2005, mais son intensité semble la dépasser et fait craindre un embrasement plus intense encore.

La mort tragique du jeune Nahel est déjà hors de propos dans cette crise. Pour les émeutiers, il s’agit d’un prétexte comme hélas il y en aura d’autres, eu égard à la multiplication des refus d’obtempérer et des provocations et violences envers les forces de police, sans doute mal préparées et mal équipées, mais assurément mal dirigées ; leurs états-majors ont en effet eu beaucoup moins de scrupules pour réprimer les gilets jaunes ou pour interdire un cortège en l’honneur de Jeanne d’Arc.

C’est que, forte avec les faibles et faible avec les forts, ou plutôt complaisamment laxiste avec les populations immigrées ou issues de l’immigration, la République n’a rien à opposer à ces personnes qui haïssent la France d’autant plus qu’elle les y encourage, à force d’auto-flagellation ou de promotion d’un progressisme déracinant.

Nous ne sommes en effet pas certains de voir MM. Mélenchon, Plenel ou Mmes Rousseau, Autain et Diallo aller au-devant des émeutiers pour les ramener à la raison à grand coups de catéchisme woke, LGBT ou multiculturaliste. Nous ne sommes pas davantage certains de voir MM. Darmanin, Ndiaye ou Mmes Borne et Abdul-Malak aller pacifier nos banlieues en récitant la litanie des valeurs républicaines.

Où sont-elles passées, ces valeurs républicaines sensées garantir le pacte social ? Où est-elle, cette République une et indivisible, laïque, démocratique et sociale sensée mettre fin aux injustices et aux séparatismes en tous genres ?

L’Action française, pour l’avoir prévenu depuis trop longtemps, constate amèrement la faillite du régime, trop désincarné pour donner une réponse sérieuse à l’« incommunauté ». Elle adresse un message de soutien aux Français directement confrontés à cette violence injustifiable, et enjoint tous nos concitoyens à ne pas se résoudre à ce que la République entraîne notre pays dans sa faillite.

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Honneur à Jeanne !

17 Mai 2023, 11:23am

Publié par AF Provence

Honneur à Jeanne !

Pour complaire à une extrême-gauche qui, elle, est réellement intolérante, nocive, haineuse et dangereuse, Darmanin voulait nous interdire de nous réunir et de défiler, de réfléchir à la France et d’en célébrer une héroïne. La justice lui a infligé deux désaveux sévères. Non seulement ce ministre est nul mais ses tactiques politiciennes se retournent misérablement contre lui.

Indignés à juste titre par les deux interdictions fulminées au dernier moment (nous ne savions pas le matin même si nous pouvions tenir le colloque l’après-midi !), la jeunesse royaliste était venue en masse à Paris pour défendre sa liberté de penser et de s’exprimer.

Grâce au Secrétaire général de l’AF et grâce à nos avocats, qui ont réagi rapidement et intelligemment, les deux événements ont pu avoir lieu. Rappelons au passage que l’Action française a gagné tous ses procès depuis douze ans.

Le colloque a réuni 500 participants, nous étions 2000 à défiler pour honorer sainte Jeanne d’Arc, l’État est condamné à verser 3000 euros à l’Action française : c’est une victoire sur toute la ligne, et la presse s’en est largement fait l’écho.

Oui, l’Action française n’est pas un mouvement d’ultra-droite proférant des insanités racistes.
Oui, Darmanin veut laisser la rue à l’ultra-gauche.
Oui, Darmanin préfère inaugurer un fast-food à Tourcoing plutôt que de rendre hommage à celle qui sauva la patrie.
Oui, Darmanin voulait que le préfet de Paris réédite le triste exploit des nazis et interdise le défilé en l’honneur de Jeanne d’Arc.
Oui, Macron et son gouvernement détestent la France au point de vouloir annihiler une fête nationale légale.
Oui, la République est un régime liberticide.
Oui enfin, l’Action française propose de réfléchir à un autre système politique, à un autre rapport à la Nation.

Merci à tous ceux qui sont venus nous écouter, écouter des élus français, écouter des gens qui ne partagent pas nos opinions mais sont ouverts au débat d’idées. Merci à tous ceux qui ont décidé de célébrer sainte Jeanne d’Arc, pour qui la France n’était pas un vain mot.

Si vous voulez qu’une pensée indépendante, souverainiste et libre persiste et s’exprime, soutenez-nous!

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La Préfecture de Police veut interdire le défilé de Jeanne d'Arc et le colloque d'AF

12 Mai 2023, 10:54am

Publié par AF Provence

Nous avons été notifiés par la Préfecture de Police de Paris que le préfet Nunez envisage d'interdire notre colloque du samedi 13 mai 2023. 🟡 Nous engageons immédiatement un référé liberté pour contrer cette action liberticide de la part de l'état qui cède aux élucubrations de l'extrême-gauche !

 

Conférence de presse aujourd'hui à 14h30. Suivre le lien:

https://www.actionfrancaise.net/2023/05/12/invitation-aux-journalistes-libres-pour-une-conference-de-presse-aujourdhui-dans-nos-locaux-a-14h-30/

La Préfecture de Police veut interdire le défilé de Jeanne d'Arc et le colloque d'AF

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Christophe Guilluy : « Les Français ont le sentiment d’être embarqués dans un train dont les conducteurs ne savent pas où ils vont »

1 Avril 2023, 22:05pm

Publié par AF Provence

Christophe Guilluy : « Les Français ont le sentiment d’être embarqués dans un train dont les conducteurs ne savent pas où ils vont »

Ce grand entretien – réalisé par a été publié hier vendredi 31 mars, dans le Figaro. On le verra : sur bien des sujets, Christophe Guilluy va au fond des choses, distinguant ce qui, dans les phénomènes socio-politiques actuellement observables, tient de la technostructure du Système en place et ce qui tient des réflexes ou des réactions du Pays Réel comme on disait autrefois – ou même aujourd’hui en dépit des évolutions ses dernières décennies. En définitive, Christophe Guilluy souhaite un retour à la démocratie au sens de la participation et de l’assentiment populaires aujourd’hui confisqués. Nous aussi, en un tel sens.     


GRAND ENTRETIEN – Et si la contestation de la réforme des retraites n’était qu’un épisode de plus d’un seul et même mouvement de révolte? C’est la thèse de l’auteur des Dépossédés (Flammarion). Les questions de la durée de cotisation et du montant des pensions sont évidemment importantes, explique le géographe. Mais la protestation s’inscrit dans une révolte plus vaste.


Cette révolte traverse toutes les démocraties occidentales: celle des classes moyennes et populaires s’estimant dépossédées à la fois sur le plan social, culturel et démocratique, argumente Christophe Guilluy. Bien qu’il soit encadré par les syndicats et les partis de gauche, le mouvement social est soutenu, selon lui, par une majorité ordinaire poussant à une lente recomposition politique dans le sens d’ «un retour à la souveraineté du peuple».


On gère, on appuie sur des boutons et, surtout on ne change rien : la mondialisation marchande ? on continue ; la métropolisation ? on accélère ; la gestion des flux migratoires ? on ne change rien.

LE FIGARO. – La protestation contre la réforme des retraites dépasse-t-elle désormais son enjeu initial, est-ce un nouvel épisode de ce que vous avez appelé la révolte des dépossédés ?

Christophe GUILLUY. – Elle s’inscrit en effet dans le même mouvement de contestation sociale, politique et culturelle qui traverse l’Occident depuis plusieurs décennies: celui des classes moyennes et populaires dépossédées (de ce qu’elles ont et de ce qu’elles sont) mais qui n’entendent pas disparaître. Ce mouvement se réactive, se réarme, à la moindre occasion: hier la taxe écologique, aujourd’hui les retraites, demain une élection ?

La contestation de la réforme des retraites n’est donc en effet qu’un nouvel épisode d’un seul et même mouvement. Pour les Français, cette nouvelle réforme des retraites est perçue comme la confirmation que le processus de dépossession se poursuit.

Dès lors, aborder cette question par le seul biais du rapport cotisants/retraités – ou, pire, par l’idée d’un joyeux avènement d’une société du temps libre et des loisirs – c’est passer à côté des ressorts profonds d’un mouvement de fond des sociétés, un mouvement fondamentalement moral.

Ce refus majoritaire de la réforme s’adresse tout autant au pouvoir qu’aux robots de la technostructure. Autonome, le mouvement des dépossédés n’est réductible ni au tableau de bord, ni à un camp politique. Il n’est pas arrêtable, ni programmable. Les dépossédés sont aussi des déprogrammés. Ils sont sortis depuis bien longtemps des logiciels de l’expertise politique ou médiatique. C’est ce qui fait la force de ce que vous appelez « révolte » qui n’est que l’expression de gens ordinaires qui se battent pour exister dans un monde décent.

Mais le théâtre des manifestations est bien celui des grandes métropoles et on y retrouve les acteurs traditionnels des manifs de gauche: syndicat, salariés du public, extrême gauche… Dès lors, peut-on réellement parler de révolte de la majorité? Est-ce par exemple comparable au mouvement des «gilets jaunes» ?

Vous vous trompez d’époque. Certes, contrairement aux «gilets jaunes», ce mouvement est encadré par les syndicats et les partis de gauche, mais cela ne signifie pas que nous soyons revenus au temps du programme commun! Nous sommes effectivement en présence d’une «sociologie de gauche» (surreprésentation des agents du service public, des étudiants) mais, à la différence des manifestations traditionnelles «de gauche», des salariés du privé souvent issus de milieux modestes ont grossi les cortèges, notamment dans les petites villes et villes moyennes de la France périphérique. Cette spécificité s’explique par le puissant soutien d’une opinion qui ne s’inscrit plus dans ce prisme gauche-droite.

La majorité ordinaire a depuis longtemps abandonné cette grille de lecture. Culturellement et politiquement les partis de gauche et de droite sont devenus minoritaires dans l’ensemble des milieux populaires (dans la France périphérique comme en banlieue). Ce constat est mortel pour les deux camps. Sans une redéfinition de leur cursus idéologique (en s’interrogeant notamment sur leur incapacité à parler aux classes populaires) le destin de ces partis (de droite comme de gauche) sera de servir de forces d’appoint aux deux courants dominants aujourd’hui dans le monde, « libéral-mondialiste » ou « étatiste-souverainiste ». Des courants, plus ou moins incarnés aujourd’hui en France par le macronisme et le lepénisme.

À cet égard, il est assez frappant de constater que les sondages montrent que la forte mobilisation «de gauche» contre les retraites bénéficierait in fine politiquement… au RN (en cas d’élections législatives anticipées).

Qui pousse cette recomposition lente? La majorité ordinaire. Elle ne prend pas forcément part aux manifestations de rue, mais, en restant ferme sur son diagnostic, elle modèle secrètement les débats. Libérée du carcan droite/gauche, elle « instrumentalise » ainsi toutes les contestations en soufflant dans le même sens, celui d’un retour à la souveraineté du peuple.

Emmanuel Macron fait une distinction entre la foule et le peuple. Qui est le peuple aujourd’hui ?

La foule et le peuple. Cela ressemble à un sujet de grand oral à Science Po ! On imagine bien que la résolution de cet exercice rhétorique est LA priorité de la majorité de nos concitoyens, surtout ceux qui sont à 10 euros pour finir le mois.

Mais, une nouvelle fois, la forme nous parle aussi du fond. Aujourd’hui, Emmanuel Macron nous propose donc de répondre à un exercice, une figure de style (on sent que le prix d’excellence a envie que les journalistes l’interrogent sur ses connaissances: qui est Gustave Le Bon? Qu’est-ce que le «peuple politique»?).

Ce n’est pas la première fois que le président du grand oral perpétuel détourne l’attention par des exercices rhétoriques. Pendant les «gilets jaunes» il avait mis en scène son agilité intellectuelle lors du grand débat. L’objectif était d’opposer la complexité du monde (des gens intelligents) au simplisme des revendications (des gens ordinaires).

Ces stratégies de communication (cousues de fil blanc) visent comme toujours à imposer la représentation d’une contestation minoritaire, segmentée, celle des marges radicalisées de la société, d’une foule de gens évidemment travaillés par des passions tristes. Cela flatte évidemment son électorat de « gens intelligents » (les médias adorent aussi) mais, c’est le plus important, permet d’alimenter la brume d’irréalité qu’il convient de diffuser dans les périodes où précisément les réalités sociales deviennent trop visibles.

Par ailleurs, vous avez souvent expliqué que la révolte des classes moyennes et populaires était, certes sociale, mais aussi existentielle. Concernant la réforme des retraites, les revendications n’apparaissent-elles pas avant tout matérielles ?

C’est la nature de toutes les contestations politiques et sociales d’aujourd’hui: portée par un instinct de survie, leurs ressorts sont matériels, mais aussi existentiels. Les questions de la durée de cotisation et du montant des pensions sont évidemment importantes, mais elles ne permettent pas d’expliquer le refus de cette réforme par deux Français sur trois.

La question est celle du sens. Réformer oui, mais pour aller où?  Les Français ont le sentiment d’être une nouvelle fois embarqués dans un train dirigé par des conducteurs qui ne savent pas vraiment où ils vont. Quelle est la destination? Quel est le projet? Nous sommes en marche oui, mais vers où? L’impression d’être baladé vers nulle part est aujourd’hui partagée par une majorité de l’opinion avec le sentiment que la direction n’est pas la bonne. Une impression confirmée par le Conseil national des retraites qui prévoit une baisse du niveau de vie des retraités dans les années à venir et une explosion des retraités pauvres. Magnifique perspective.

Dans les autres pays occidentaux, le report de l’âge légal de la retraite a été globalement bien accepté. Dès lors peut-on vraiment dire qu’il s’inscrit dans un phénomène de recomposition des démocraties occidentales ?

Ah les fameux exemples étrangers! Pensez-vous que les classes populaires et moyennes allemandes, britanniques, italiennes, espagnoles ou américaines soient beaucoup mieux loties? Ne voyez-vous pas que quelque chose s’effondre partout en Occident ?

Tous les modèles ont été évoqués, copiés, analysés ; modèle par capitalisation, par répartition, anglo-saxon, scandinave, allemand, plus ou moins étatique, plus ou moins libéral, et le constat est le même dans tous les pays: nous nous dirigeons tranquillement vers une baisse du niveau de vie des retraités et une explosion du nombre de retraités pauvres quel que soit le modèle.

Il faut bien comprendre que sans un retour de l’emploi, sans réindustrialisation, sans création de richesses tous les systèmes de retraite sont condamnés. La réalité est que, dans ce système mondialisé où les classes moyennes occidentales sont « trop payées » et « trop protégés » (et donc les retraités « trop pensionnés »), les modèles de protection sociale et même l’État-providence sont condamnés.

Le 49.3 a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Est-ce parce que la dépossession que vous décrivez est également démocratique? Peut-on y voir un lointain écho au non français au référendum de 2005 ?

Bien sûr. Le détricotage n’est pas seulement social, mais aussi politique. Ce refus de prendre en compte le résultat du référendum de 2005 est effectivement le péché originel, le symbole de la dépossession politique. Cet événement a accéléré la montée de l’abstention, la défiance vis-à-vis des politiques et des médias. L’ironie de l’histoire est que les responsables de cette dépossession reprochent aujourd’hui aux classes populaires de ne pas voter, d’être dans l’anomie, le je-m’en-foutisme !

Il en va de même avec la démocratie locale. On se lamente aujourd’hui sur la dévitalisation de la démocratie locale sans se poser la question d’une dépossession politique organisée par la technostructure. La suppression de la taxe d’habitation (remplacée par des dotations), l’organisation des territoires autour de méga-bassines technocratiques (les intercommunalités non élues ou les grandes régions) et l’alourdissement des normes et des procédures (pour construire un simple local poubelle un maire doit se conformer à des dizaines de schémas ou directives) aboutissent logiquement au désengagement de la vie publique (pour information, la moitié des maires ne souhaitent pas se représenter en 2026).

Vous expliquez que ce que réclament les classes moyennes et populaires, c’est un changement de modèle. Mais existe-t-il une alternative ? Emmanuel Macron, comme la plupart des dirigeants européens, estime qu’il n’y en a pas ?

Si on devait évaluer les élites dirigeantes à leur capacité à innover, à se projeter, et surtout à «penser contre soi-même» (qualité indispensable si l’on souhaite servir le bien commun et accessoirement la majorité), on peut douter que nos dirigeants puissent encore être qualifiés «d’élites». Le TINA (There is no alternative) de Margaret Thatcher a plus de 40 ans ! Depuis? Depuis, rien ou presque, on gère, on appuie sur des boutons et, surtout on ne change rien : la mondialisation marchande ? on continue ; la métropolisation ? on accélère ; la gestion des flux migratoires? on ne change rien.

Et vous avez raison, dans le monde il n’y a plus guère qu’Emmanuel Macron (et les dirigeants européens) qui croit encore aux dogmes dépassés de la mondialisation heureuse (son côté conservateur peut-être?) et pense encore (comme dans les années 1980 donc, son côté vintage ?) «qu’il n’y a pas d’alternative».

Accepter cette rhétorique mortifère c’est accepter la destruction de notre industrie, la fin de notre modèle social, de notre mode de vie et enfin accepter de remettre notre destin dans les mains des marchés financiers ; rappelons à ce titre, que chaque jour, l’État passe son temps à quémander (toutes les 24 heures, donc!) la bagatelle de 740 millions d’euros !

Donc oui, heureusement, il y a des alternatives. Plutôt que d’initier une réforme des retraites (absolument pas urgente), le gouvernement pourrait s’attaquer à de véritables sujets.

D’ailleurs, pour exemple, je rappelle qu’il existe dans le monde des dirigeants capables de «penser contre eux-mêmes». Contre la doxa budgétaire, Joe Biden n’hésite pas à investir 2000 milliards de dollars dans les infrastructures de l’Amérique périphérique (qui a voté Trump) pour favoriser l’emploi américain. En Scandinavie, les élites socio-démocrates (contre leur croyance) ont élaboré une politique de régulation des flux migratoires.

Ces politiques pragmatiques ne visent pas à construire un monde idéal, mais à servir les intérêts de la majorité ordinaire (et les territoires qu’elle habite). Cela s’appelle la démocratie.   ■     

 

 

 

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Le bien commun vient de sortir

11 Janvier 2023, 15:22pm

Publié par AF Provence

 
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Le Bien commun

10 rue Croix-des-Petits-Champs

75001 Paris

contact@lebiencommun.net


 

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LA FERMETÉ RÉPUBLICAINE

28 Décembre 2022, 07:15am

Publié par AF Provence


Par Philippe Mesnard.  

Quand Jérôme Fourquet, directeur du département « opinion et stratégies d’entreprise » de l’Ifop, parle des Français, il explique que la société française « est fatiguée, elle a encaissé des chocs successifs, la vague de terrorisme, les Gilets jaunes, le premier projet de réforme des retraites, le Covid et maintenant la guerre en Ukraine et Vladimir Poutine qui a ressorti le spectre de l’hiver nucléaire, de la confrontation mondiale ».

Je trouve significatif qu’un observateur mette sur le même plan la guerre nucléaire et la répression policière, la pandémie virale et la casse sociale. Il n’exagère pas, il constate : les Français, pour le dire crument, en ont pris plein la gueule, et c’est l’État français qui a porté plusieurs coups, augmentés par la férocité des commentaires, la brutalité des politiques et le mépris affiché des gouvernants. Fourquet estime que « 30 à 40 % de la population n’est pas sortie indemne de ces chocs successifs ». Et ce n’est pas fini. Il n’y a plus que 37 % des Français à déclarer mettre de l’argent de côté chaque mois contre 54 % en 2010. Voilà la prospérité promise par ceux qui nous vantent l’Union européenne et le Marché mondial – et si ce n’est pas le coup le plus brutal, ce mensonge patent, évident, scandaleux, est celui qui fait le plus mal à ceux qui faisaient confiance.

Revenons à l’argent, unique toise que connaît la République. Un tiers des Français est dans le rouge. Et alors que Macron espérait qu’une victoire des Bleus embrumerait les esprits, les Français savent que 2023 signifie hausse des prix, réforme des retraites et factures alourdies. La cocotte chauffe, et le président et ses ministricules ne savent que signer des chèques à l’envi pour éviter la surchauffe. La France a dépassé les 3000 milliards d’euros de dette. 113,7 % du PIB. L’Allemagne est à 67,4 %. Ça n’empêche pas Le Maire de maintenir ses absurdes prévisions de croissance auxquelles la Banque de France elle-même ne veut pas croire.

La menace de “l’ultra-droite”

Fiers de si beaux succès économiques, le gouvernement français s’est attelé à la sécurité, suivant deux axes assez fructueux : accuser “l’ultra-droite” de menacer le pays (on ne compte plus les Français égorgés par “l’ultra-droite”, comme chacun sait), en montant en épingle le complot foireux d’un quarteron de septuagénaires armés d’Opinel, serrer la main des Marocains et des Algériens en expliquant à quel point sont efficaces leurs politiques migratoires communes.

Traduction ? Darmanin en Algérie et Colonna au Maroc ont rouvert le robinet à visas (après ceux de la Tunisie fin août), ce qu’ils appellent une « relation consulaire normale ». Est-ce à dire que l’Algérie et le Maroc vont reprendre leurs ressortissants délictueux et criminels en France, ce qui était l’enjeu de leur mise à la diète de visas ? Pas du tout. La France a tenté le bras de fer, elle a perdu. Manu les agite comme un convulsionnaire dans les tribunes du Qatar mais il ne semble pas que ça émeuve le monde arabe et musulman. Vous me pardonnerez l’amalgame, mais tous ceux qui vantaient la possible victoire du Maroc m’ont précédé, sûrement influencés par l’ultra-droite.

Tous contre Twitter ?

Quand les Marcheurs Renaissants ne savent plus quoi faire pour assurer le bonheur de la France, ils se tournent vers le reste du monde, à qui ils apprennent comment bien se conduire. C’est ainsi qu’Elon Musk (sur lequel il faut avoir un avis très réservé) fait l’objet de leurs graves et sévères réprimandes. Il apparaît que se comporter vis-à-vis des Démocrates comme Twitter se comportaient vis-à-vis des Républicains est mal.

À l’heure où j’écris, le Premier Amendement de la Constitution états-unienne ne permet pas de condamner Elon Musk ni Twitter. À l’heure où j’écris, le Digital Service Act (DSA) de l’Union européenne, que brandit Thierry Breton, ne permet pas de condamner Elon Musk ni Twitter ; ou alors il le permettra d’ici fin 2023 et à condition que le régulateur irlandais (où Twitter a son siège social européen) accepte de considérer que plusieurs « infractions pénales impliquant une menace pour la vie ou la sécurité des personnes » ont été commises, ce qui entraînera « la restriction temporaire de l’accès des utilisateurs à la plateforme » : on imagine que Twitter frémit.

À l’heure où j’écris, la France, en revanche, pourrait ennuyer Twitter. En effet, la loi n° 2021-1109 du 24 août 2021, « confortant le respect des principes de la République », donne autorité à l’ARCOM de juger Twitter sans passer par les Irlandais en attendant que le DSA soit effectif. La Commission Européenne a tiqué devant cette affirmation de souveraineté intempestive. Mais la France républicaine a tenu bon.

S’il s’agit de laisser les Français se ruiner et les boulangers périr à cause de l’électricité, la République de Macron respectera la Commission et ne fera rien pour sortir du système énergétique européen.

S’il s’agit de garder sur son territoire tous les ressortissants étrangers qui menacent nos mœurs, nos finances et nos vies, la République acceptera l’épreuve.

Mais s’il s’agit de censurer, alors, là, non ! Non, la République saura être ferme. On a des valeurs ou on n’en a pas.  


Article précédemment paru dans Politique magazine.    

 

 

 

 

 

 

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Macron, président par défaut

27 Avril 2022, 08:53am

Publié par AF Provence

Macron, président par défaut

 

Pour tous les patriotes soucieux de leur pays, cette élection présidentielle a comme un air de déjà-vu. Encore une fois le candidat du pays légal l’emporte contre un candidat souverainiste ; encore une fois le président est élu avec un score minoritaire, entre une abstention pléthorique et un barrage « républicain » déconnecté des intérêts de la nation. Presque 1 Français sur 3 s’est abstenu. Comme quoi nos compatriotes croient de moins en moins à l’élection présidentielle et la campagne n’est pas cette rencontre entre un homme et le peuple mais une mascarade qui laisse indifférents de plus en plus de Français. Comment les blâmer de bouder ce théâtre de dupes organisé par le système technico-bureaucratique ?

Il n’empêche que les nationaux ont représenté 42 % des votes. Un nombre croissant de Français expriment leur rejet de l’Union européenne et la volonté de rendre à la France une politique au sens le plus noble du terme. Ceux-là ont compris que la réélection de Macron n’est pas une bonne nouvelle : recul de l’âge de la retraite, euthanasie, pillage du patrimoine industriel… Voilà quelques-unes des promesses d’un président qui a manifestement très envie de les « emmerder ». Aux patriotes et aux Français de lui montrer qu’ils ne se laisseront pas faire ; nous serons de ceux-là.

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La position de l'AF après le premier tour de l'élection présidentielle

12 Avril 2022, 19:45pm

Publié par AF Provence

 
 

Paris, le 11 avril 2022

 

 Tout sauf Macron

 

Le second tour annoncé, redouté et attendu aura lieu : Macron, le mondialiste bourgeois, affrontera Marine Le Pen.

 

L'abstention, qui témoigne de la résignation des plus démunis, a joué son rôle et la « dynamique du vote utile » également, écartant les candidatures qui exprimaient une vraie conviction ou manifestaient à quel point les parrainages sont une farce.

 

Il y a en France un bloc populaire et un bloc élitaire. Le bloc macronien réunit les suffrages de ceux qui considèrent que vendre la France aux États-Unis, appauvrir les Français, mal les soigner, les assommer de lois iniques ou les assommer tout court représente l'ordre, la prospérité et la civilisation.

 

Le bloc populaire réunit les électeurs de Marine Le Pen, d’Éric Zemmour, de Nicolas Dupont-Aignan et une partie de ceux de Jean-Luc Mélenchon, avec des différences fondamentales mais un même souhait : en finir avec le règne de l'argent déguisé aux couleurs de l'intérêt général.

 

Tous les candidats défaits ont donné les consignes les plus évidentes et les plus claires : tous contre Marine Le Pen, pour les bourgeois et les gauchistes, idiots utiles du régime ; tous contre Emmanuel Macron, pour les patriotes.

 

L'Action française, qui n'a que l'intérêt de la Nation comme critère politique appelle tous les Français patriotes, de droite comme de gauche, à saisir l'occasion qui leur est donnée de chasser Macron du pouvoir. Les consignes des partis, de leurs chefs et les cris de haine à venir de la médiacratie ne doivent pas les détourner de leur juste analyse : le seul qui risque d'amener le chaos, c'est Macron. Il l'a déjà prouvé cinq ans durant.

 

 
 
Le bureau politique de l’Action française
 
 

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