Cercle Charles Maurras: "Les résistances armées à la Révolution"
Bienvenue sur le blog des royalistes de Provence, défenseurs de l'identité provençale et française, et militants de la cause monarchiste.
Les partisans du moindre mal nous en voudront peut-être d'attaquer une nouvelle fois Nicolas Sarközy, mais ce n'est pas parce que la candidate du PS -et le PS lui-même- ont prouvé une nouvelle fois le vide sidéral qui les habite, que le petit vainqueur doit être épargné.
Il nous avait promis la rupture, ainsi que la généralisation de la méritocratie. Nous n'aurons vraisemblablement ni l'une ni l'autre. Et pourtant ce n'est pas faute d'avoir été relayé par un certain nombre d'acteurs du système. En effet, les journalistes et politologues autoproclamés nous assurent que "quelque chose a changé"; de leur côté et sans peur des formules grandiloquentes, Ségolène et François estiment qu'avec leurs scores respectifs, "on ne fera plus jamais de politique comme avant". C'est clair, tout le monde le ressent au plus profond de lui-même, la rupture est là, un rift s'est ouvert...ou pas.
En tous cas ce n'est pas du côté de la composition du nouveau gouvernement qu'il faut chercher ce parfum de révolution censé avoir enivré le pays. Ni le premier ministre, ni les ministres, ni les secrétaires d'Etat ne sont des perdreaux de l'année. Pour certains ça respire même franchement la naphtaline.
Fillon, Borloo, Bachelot, Boutin, Alliot-Marie, JUPPE, KOUCHNER, ........c'est ça la rupture ?
Non pas qu'il faille absolument changer systématiquement de ministres. Ce n'est certainement pas nous royalistes qui allons plaider en ce sens. Mais tout de même, dans l'optique d'une "rupture" dont on nous a rebattu les oreilles jusqu'à les rendre rouges écarlates, on aurait pu se passer de quelques vieilles figures décrépites et accessoirement corrompues. D'aucuns argueront qu'un vieux brisquard de la politique sera plus efficace qu'un bonhomme parachuté sous prétexte de nouveauté. Mais cette argumentation se heurte à une autre analyse. S'il était encore besoin, la biographie des ministres du gouvernement Fillon (que l'on nomme déjà 1 en prévision de remaniements désormais rituels) le montre: les titulaires de portefeuilles ministériels sont parfaitement interchangeables. En réalité cela fait bien longtemps que l'on s'échange les maroquins comme on s'échange des billes dans une cour de récrée. Tour à tour on pourra avoir la charge des finances du pays, de sa sécurité, de son système éducatif, de son système de santé ou de ses affaires étrangères, sans que cela n'émeuve qui que ce soit. Un bon politicien a donc semble-t-il des compétences universelles... Que l'on ne nous parle donc pas de compétence particulière ou spécifique des uns ou des autres.
En poussant un peu plus l'analyse, c'est la fameuse méritocratie sarkozyste qui se trouve sensiblement écornée. Et ce n'est pas parce que certains des fidèles de toujours n'ont pas obtenu de postes clés (encore que les Devedjan, Coppé ou Estrosi risquent fort d'hériter de la présidence de l'UMP ou du groupe UMP à l'Assemblée) qu'on doit occulter les raisons qui ont présidé à la nomination des autres.
Il y a bien sûr la mesure la plus voyante mais qui apparement fait l'objet d'un consensus puisque personne ne soulève plus son absurdité: il s'agit de la parité. Commente prétendre qu'on va nommer ses ministres au mérite si d'emblée le critère du sexe fausse la donne ? Et à hauteur de la parité stricte qui plus est!
Il y a ensuite un critère encore davantage occulté, celui de la discrimination positive: à ce jeu là, Rachida Dati a été choisie depuis longtemps pour jouer l'arabe de service. Le nouveau président de la république l'avouait lui-même récemment, "le fait qu'elle soit Rachida, ça compte!". Mais comme elle se trouve un peu isolée dans cette nouvelle équipe trop pâle, il lui fallait au moins un ministère régalien. Comment prétendre qu'on nomme au mérite si le critère ethnique fausse la donne ?
En outre, on assiste, comme toujours, à la récompense des ralliés de la onzième heure.
Enfin il y a cette fameuse "ouverture" rassemblant un centriste, des socialistes et apparentés, ainsi que des ministres proches de l'aile gauche de l'UMP. Un geste d'ouverture désintéressé destiné à afficher une grande magnanimité, ou manoeuvre politicienne visant à désamorcer une éventuelle bombinette électorale ? Nombre d'observateurs s'accordent à dire que le président est toujours en campagne: il s'agit de ne pas avoir de mauvaise surprise aux législatives. Mais quand alors, quand n'est-on plus réellement en campagne et quand commence-t-on à faire vraiment du Politique ?
On le voit, eu égard à la multiplication des critères de sélection politiciens (exigence paritaire, discrimination positive, récompense des traîtres, ouverture démagogique,...), continuer à nous parler de "méritocratie" relève de l'escroquerie.
Au-delà, une conclusion s'impose: la rupture n'a pas eu lieu; et elle n'aura pas lieu. Pour une raison simple, c'est que personne, ni avant, ni pendant, ni après, n'a daigné nous expliquer en quoi elle devait consister. Rupture d'avec qui ? Rupture d'avec quoi ? Refonder la politique...oui mais comment ? Des précisions nous n'en avons pas eues, les discours étaient évanescents et amphigouriques.
Mais on le sait, dans un système de politique spectacle médiatico-sondagière en voie de marketisation accélérée, il n'est pas nécessaire d'expliquer en profondeur, l'important c'est de geuler plus fort que son voisin et dans le sens du vent pour ne pas s'étouffer.
Il ne peut y avoir de rupture parce qu'on n'a pas défini avec quoi il fallait rompre. Et bien nous, avons une réponse. Elle vaut ce qu'elle vaut. D'aucuns la mépriseront comme une énième pétition de principes sans meilleur avenir que les creuses déclarations des candidats, d'autres y décèleront peut-être la source, la matrice de nos maux: le régime des partis. S'il y a une chose avec laquelle il faut rompre c'est la logique partisane, tant au niveau local que national. C'est elle qui permet ce que l'on a vu plus haut. C'est elle qui oblige à nommer des ministres non pas pour leur compétence mais pour un ensemble de mauvaises raisons. C'est elle qui oblige à se soummettre aux idées à la mode (parité, discrimination positive,...). C'est elle qui rend malsain et fausse dès l'origine toute tentative de Rassemblement qui ne peut tourner qu'à la farce démagogique. La seule voie, saine et naturelle, du rassemblement de tous les Français, ne peut être que royale.
Source: le blog de l'AFE