Pourquoi les profs brûlent

L'acte spectaculaire d'une enseignante de Béziers qui s'est suicidée par le feu dans la cour de son lycée a choqué. Voir l'article ICI.

Dans un autre registre, bien que tout aussi morbide, un enseignant à qui on refusait un permis de port d'arme a tué une femme policier avec un sabre japonais.

Ces deux personnes avaient peut-être des problèmes personnels mais il est certain que le naufrage dans lequel l'enseignement français est actuellement entraîné ne peut que faire perdre la tête à tous ceux qui sont dans ce "Titanic".

La grande majorité des professeurs ne se sent pas aidé dans un métier qui est devenu particulièrement difficile.

Le site causeur.fr a publié le 5 octobre un entretien avec Jean-Paul BRIGHELLI, connu pour avoir écrit un livre très iconoclaste: "La fabrique du crétin". Il tient un blog dont l'adresse est: http://bonnetdane.midiblogs.com/

Dans ce récent texte, BRIGHELLI dénonce tous le défauts d'un système Education Nationale complètement à bout de souffle. Quelques vérités trouvées là-dedans:

"Le vrai collège unique, il est dans les ZEP, qui ne rassemblent que les enfants des cités".

"les officines de cours privés fleurissent et prospèrent (…)  Ce sont les plus pauvres, souvent, qui se saignent pour y envoyer leurs enfants. Pour les plus riches, pas de souci majeur, et en cas de besoin, ils n’auront pas recours à un étudiant de licence à l’orthographe hésitante, mais à un agrégé bien rétribué. Et ami de la famille…"

"En sciences, ce sont les plus mauvais élèves qui se font profs"

"Ajoutez à cela une féminisation record — près de 90% des profs de Lettres ou de Langues sont des femmes — signe que les sociologues interprètent tous comme une perte de prestige d’une profession vue désormais comme un «second métier» au sein d’un couple"

"La paupérisation des enseignants est le meilleur marqueur de la paupérisation globale des classes moyennes, commencée à la fin des années 1960."

"Même si les salaires de départ doivent impérativement être réévalués, c’est moins en misant sur le quantitatif que sur le qualitatif que l’on parlera aux enseignants une langue qu’ils comprennent. En repensant complètement les programmes dans le sens d’une plus grande rigueur. En donnant aux établissements des moyens, coercitifs si nécessaire — en imposant pendant un temps la tolérance zéro. En cessant aussi de donner systématiquement raison aux gros effectifs (les parents et leurs rejetons) contre les enseignants. En cessant de démissionner — tout cela supposerait un « plus d’Etat » très improbable. Le reste, c’est effets d’annonces et poudre aux yeux."

Lisez l'intégralité de ce texte en cliquant sur le site du causeur.fr.

Ensuite, il ne reste plus qu'à pleurer... ou à hâter la venue du Roi.