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Louis XVI, bien loin des infidélités de notre monarque actuel…

21 Janvier 2014, 18:34pm

Publié par AF Provence

Que peut nous apprendre le souvenir de la mort de Louis XVI ? À trouver le supplément d’âme dont nous manquons tant.

(texte écrit par l'avocat François TEUSCH et publié sur le site boulevard Voltaire)


http://cdn.bvoltaire.fr/media/2014/01/louis-xvi.jpg

Commémorer la mort de Louis XVI, en 2014, a-t-il encore un sens ? Le 21 janvier 1793, la tête du dernier roi « d’avant » tombait sous le couteau de Sanson et les hurlements de la foule.

La crise sociale dans laquelle notre pays ne cesse de s’enfoncer, et qui nous semble une interminable descente aux enfers depuis quarante ans, le drame du chômage de masse, la déstructuration de la société sous les coups de boutoir d’un libéralisme parvenu au terme de sa logique, tout cela peut laisser dubitatif sur la nécessité d’une célébration au petit goût de nostalgie. Et pourtant…

Se souvenir de la mort de Louis XVI est – pour reprendre une expression à la mode — accomplir un devoir de mémoire envers un souverain dont la parodie de procès et la mort sont une tache sur notre histoire. Assassiner un père de famille de 38 ans pour ce qu’il est constitue un crime d’État. Comme l’a parfaitement exprimé Robespierre : « Vous n’avez point une sentence à rendre pour ou contre un homme, mais une mesure de salut public à prendre, un acte de providence nationale à exercer… Louis doit mourir, parce qu’il faut que la patrie vive… » La mort de Louis XVI est le ciment fondateur du nouveau régime.

Jamais la République n’a renié cet événement. Les rues ou places portant le nom de Louis XVI sont quasi inexistantes. La condamnation et l’exécution restent un tabou. Et leur évocation expose à l’accusation d’antirépublicanisme, qui excommunie de facto son auteur.

En coupant la tête du roi, la Convention a coupé la France en deux. Elle a provoqué une blessure qui, durant tout le XIXe siècle, a gangrené le débat public. Il a fallu la guerre de 1914 — autre drame fondateur — pour amorcer un début d’apaisement. Mais la décollation de 1793 marque, à l’instar d’autres moments dramatiques de notre histoire, notre inconscient collectif.

Se souvenir n’est pas un acte militant ; c’est regarder notre histoire en face, distinguer la France, réalité charnelle et quinze fois centenaire, de ses institutions du moment ; c’est tenter de réconcilier les Français et leur histoire ; c’est leur rappeler que la monarchie a construit notre nation. Il est temps pour la France de faire la paix avec son passé !

Commémorer la mort du roi, c’est aussi rendre hommage à la grandeur d’âme de l’homme qui meurt en pardonnant à ses bourreaux. Le testament de Louis XVI est un témoignage exceptionnel de la haute conscience du personnage. Roi décrié, dont les erreurs politiques ont dissimulé d’indéniables succès, homme bon et vertueux, Louis XVI est mort en chrétien.

À ceux qui, par aveuglement, par ignorance ou par idéologie, détournent le regard de ce drame historique, proposons une courte lecture : "Les Condamnés – Jésus Jeanne et Louis" d’Yves Meaudre. Une hymne à l’espérance et au courage, bien loin des infidélités de notre monarque actuel.

Que peut nous apprendre le souvenir de la mort de Louis XVI ? À trouver le supplément d’âme dont nous manquons tant.

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