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Le roi ou la mort

19 Février 2014, 00:00am

Publié par AF Provence

    Qui n'a pas ressenti un frisson d'horreur le long de son échine en apprenant que le Parlement belge avait voté le 13 février 2014 une loi légalisant l'euthanasie pour les enfants de moins de 18 ans?

    Les médecins seront autorisés à tuer des enfants mineurs qui sont en phase terminale et qui souffrent de douleurs sévères, sans perspective de soulagement, en accord avec les parents et les médecins traitants.

euthanasie belge   Il ne reste plus que le roi Philippe pour s'opposer à l'officialisation de ce nouveau massacre des innocents. Donner sa signature aux lois pour qu'elles puissent entrer en vigueur est pratiquement le seul droit qui reste au roi des Belges.

    Mais peut-il vraiment refuser? L'oncle du souverain actuel, Baudoin, face à la loi sur la dépénalisation de l’avortement, en 1990, avait invoqué une clause de conscience, il abdiqua pendant 36 heures, selon l’article 82 de la Constitution belge, qui invoque « l’impossibilité de régner ». Mais Albert II, après avoir longuement résisté, avait signé en 2002 la première loi sur l'euthanasie des adultes.

    En Belgique, où le souverain est le garant de l'unité nationale entre Flamands et Wallons, un blocage royal, sur l'assassinat légal des enfants ou sur tout autre sujet, risquerait de faire voler le pays en éclats.

    Il y a là une impasse qui vient de ce que la Belgique est une monarchie parlementaire où le roi a peu de pouvoirs réels. La tradition française est autre. Dans la France actuelle, un roi serait à la tête d'une monarchie ACTIVE avec des pouvoirs importants, au moins aussi grands que ceux du Président de la Cinquième République. Mais, par rapport à celui-ci, il n'aurait pas l'inconvénient d'être un chef de parti et d'avoir été porté au pouvoir par la guerre civile froide qu'est l'élection.

    En tout cas, les maladies les plus dangereuses pour les libertés et la vie sont bien le libéralisme et la démocratie, comme l'a écrit récemment le philosophe Jean-François MATTÉI dans "Le Figaro Vox":

 

"Nous sommes dans une civilisation mortifère, qui sous couvert d'humanisme, voire d'humanitarisme, veut éliminer les personnes dérangeantes, faibles ou malades, qui ne correspondent pas aux critères de l'individu libéral. (...)

On demande au citoyen moyen son avis sur toutes les questions, et la parole des experts (philosophes, médecins, juristes) est mise sur le même plan que celle de l'individu lambda.
Dans nos sociétés sans transcendance, c'est l'homme qui doit décider en dernière instance des questions existentielles. Mais quel homme doit décider ? L'expert, le journaliste, le politique, l'homme de la rue ? C'est le grand défaut de nos sociétés démocratiques et c'est ce qui rend les débats sociétaux insolubles. (...) On ne peut rien faire. C'est la règle du jeu de la démocratie. Celle qui, je vous le rappelle, a porté Hitler à la tête de l'Etat en 1933 et fait voter les pleins pouvoirs à Pétain en 1940. C'est le risque de toute démocratie, et en particulier les démocraties d'opinion dans lesquelles nous vivons, de basculer dans ce que Tocqueville appelait la «tyrannie de la majorité». On a aboli la peine de mort en 1981, alors que la majorité des Français étaient pour, aujourd'hui on se rend compte dans certains sondages que les Français se déclarent à nouveau pour: faut-il alors rétablir la peine de mort?"

 

    Une pétition en ligne a été lancée pour demander au roi Philippe de ne pas signer la loi sur l'euthanasie des mineurs. Vous pouvez la signer à l'adresse:

http://www.citizengo.org/fr/4166-refusez-signer-loi-pour-leuthanasie-des-mineurs

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